L'estacade, à Capbreton, c'est un peu comme la Tour Eiffel à Paris : INCONTOURNABLE !
Et c'est vrai qu'elle vaut le détour....une jetée en bois de 189m de long qui s'avance dans l'océan Atlantique est tout de même assez rare...Alors laissez-vous guider : embarquement immédiat à bord de l'Estacade !!
Une ESTACADE est une digue, construite avec de grands pieux plantés dans une rivière ou un chenal.
Son but est d'en fermer l'entrée, d'en détourner le cours, ou pour protéger les bateaux contre les débâcles. Ce mot provient de l'italien "stecca" ou de l'espagnol "estaca" qui signifient tous les deux "pieu".
Elle est située sur la commune de CAPBRETON, port de plaisance et station balnéaire de la côte landaise, dans la région Aquitaine, où se terminent les rivières du Bourret et du Boudigau.
Capbreton n'a donc rien à voir avec la Bretagne !
L'origine du nom reste d'ailleurs un mystère : est-ce Cap bartou, qui signifie en gascon "limite des buissons" ?
Ou bien Cap Britain, ou encore Cap-Bourret town, puisqu'au Moyen-Age le duché d'Aquitaine fut sous l'autorité de l'Angleterre ? (De même Horse Guard serait l'ancien nom d'Hossegor...)
Accessible depuis l'esplanade de la Liberté, l'estacade marque l'entrée de la Passe du Boucarot, qui permet aux bateaux de rejoindre le port de Capbreton et le lac marin d'Hossegor, vestige de l'ancien emplacement du lit de l'Adour (voir Historique )
L'estacade est un poste d'observation privilégié pour admirer l'arrivée des bateaux, on pourrait presque sauter à bord à leur passage !
C'est aussi le rendez-vous des pêcheurs à la ligne, qui se regroupent tout au bout de l'estacade, ou en contrebas au pied du phare lorsque la marée le permet.
Au large, à quelques centaines de mètres, on peut imaginer le Gouf, cette immense faille sous-marine encore un peu mystérieuse...(voir Autour de l'Estacade )
Par gros temps, le déchaînement des déferlantes est tout simplement spectaculaire...(voir Avis de Tempête )
Et au coucher du soleil, la balade est intensément romantique....parfois on peut même aperçevoir le fameux "Rayon Vert"...
"Les ennemis s'emparèrent des forts qu'on avait faits à Vigo et des batteries qui en défendaient l'entrée, forcèrent l'estacade qu'on y avait faite."
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon(1675-1755), Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon.
ODE À L'ESTACADE :
"A Capbreton, pour
Diminuer la force de l'eau
Qui se roule à tort et à
Travers, on a construit un
Pont de bois qui la brise
Et la redresse : l'Estacade.
Et pourtant l'Estacade,
montée sur ses échasses
Et dressée sur la mer qui
Fonce toute blanche, ne
S'en émeut pas plus qu'un âne
D'un coup de béret."
Césaire Daugé (1858-1945), ecclésiastique et écrivain gascon, Sonnets de Maa.
"Les flancs chatouillés par un clapotis égrillard, la petite pirogue, le cayuco d'acajou, se dandinait le long d'une fragile estacade à l'extrémité de laquelle s'élevait une sorte de guérite intime."
Jacques Perret (1901-1992), Ernest le rebelle.